Sans entrer dans les détails, forcément fastidieux, voici quelles ont été les grandes lignes du programme suivi au départ de l’action :
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Trier et « récupérer » des femelles sur le phénotype dans les troupeaux du Pardailhan.
Deux éleveurs du Pardailhan, MM Peytavi et Sanz (120 brebis conformes au total), ont participé à l’action dès le départ ; M Sanz et trois autres andorrans plus âgés (MM Castillo, Nunez et Rami) ont fourni des agnelles et brebis à quatre éleveurs du sud Aveyron (MM Augais, Daures, Fiolet et Robert). Ces contingents – environ 180 têtes au départ – s’ajoutent aux 150 brebis recensées sur les P.O. (MM Billiès et Gazé) et à la quarantaine de Fauruc. Le noyau initial comporte donc un peu moins de 500 brebis.
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Utiliser exclusivement des béliers d’origine « P.O. » au départ.
La première promotion comporte 4 Massoubre et 2 Fauruc, soit 6 « origine Marty » ; un Gazé et un Billiès – mais ce dernier sera peu utilisé ; 6 sont congelés, 220 brebis sont inséminées en semence fraîche (dont 130 en souche Marty) ; 3 mâles, dont 2 Marty, partent ensuite en lutte naturelle (les autres sont vraiment trop moches, ndlr).
La seconde promotion comporte 1 Massoubre, 1 Fauruc et 2 Gazé, plus deux jeunes issus des premières IA. Deux mâles ramenés de Nüremberg par Massoubre sont également testés, mais leur semence est totalement claire. 4 mâles sont congelés et 200 brebis sont inséminées.
Au total, sur les 17 béliers finalement congelés, les 9 premiers représentaient les troupeaux « fondateurs », dont 5 pour la souche Marty. Hélas, un horrible accident de cuve (je n’y suis pour rien, ndlr) en a fait disparaître 4 : seul un Massoubre rescapé (le plus « serpentiforme » …) entrera en cryobanque nationale …
Les promotions suivantes seront majoritairement fournies par des jeunes issus du programme. Un gros effort est également fait pour continuer à utiliser la souche Fauruc, qui tient à fonctionner sans apport extérieur ; mais sur les 13 jeunes mâles achetés jusqu’en 2001, seuls 4 pourront être utilisés – sur le troupeau Fiolet essentiellement. Par la suite, Fauruc se retirera de l’action.
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Investir au maximum sur le centre de jeunes mâles.
L’association compte, début 2006, 34 éleveurs, pour environ 3 500 brebis inscrites ; le centre d’élevage a diffusé à ce jour 217 jeunes mâles – pour 354 achetés, ce qui donne un taux de 40% de réforme. Aucune nouvelle origine de mâles n’a été utilisée ; la variabilité est gérée par le renouvellement rapide et le brassage maximal.
Le cahier des charges impose ce renouvellement rapide : deux campagnes maximum par bélier, suivies éventuellement de deux autres dans un second élevage, avant réforme.
Tous les jeunes mâles doivent passer par le centre ; l’éleveur peut ensuite en récupérer au maximum un de son origine pour trois mâles présents – mais c’est peu pratiqué.
L’arrivée du programme « tremblante » a eu un impact certain puisque, fin 2001, le premier génotypage fait apparaître 40% de mâles sensibles – les hypersensibles étant marginaux. Tous ont été éliminés sur un an, et le choix du renouvellement s’est trouvé délicat. Il a été convenu d’utiliser une forte majorité de mâles hétérozygotes, sans privilégier à tout prix les résistants homozygotes, trop peu nombreux. Actuellement, ces derniers progressent doucement : 45% des jeunes vendus en 2005.
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Accueillir progressivement de nouveaux éleveurs.
Les détenteurs de la souche Marty, Massoubre et Fauruc, se sont peu à peu retirés sans avoir introduit de béliers passés par le centre ; MM Gazé et Billiès sont désormais à la retraite.
Les nouveaux arrivants se répartissent en deux catégories : certains possédaient un cheptel déjà conséquent, et procèdent par absorption ; d’autres créent des troupes, souvent modestes au départ, en achetant des femelles aux adhérents déjà en place. Les premiers ne fourniront des mâles que tardivement, en général à partir de la cinquième campagne ; tandis que les seconds peuvent très vite devenir apporteurs.
Actuellement, les 5 000 brebis inscrites se répartissent entre Languedoc Roussillon pour les deux tiers (dont 900 dans les P.O.), et Midi Pyrénées pour un tiers (dont 900 en Aveyron) ; un petit noyau s’est également constitué en Ardèche …